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PHYTOVOX

L a - v o i e - d e s - p l a n t e s

Le Coing : Fruit aux multiples vertus

Déjà cultivé 4000 ans avant notre ère

 


Coing

Originaire des Balkans et des bords de la mer Caspienne, le Cognassier (Cydonia oblonga ou Cydonia vulgaris) est un petit arbre fruitier appartenant à la famille des Rosaceae, comme beaucoup de « fruitiers ». Son tronc tortueux ne dépasse pas 7 à 8 mètres de hauteur. Les feuilles, entières et molles, sont cotonneuses sur la face inférieure. Le limbe ovale et aigu est en forme de coeur à la base. En avril, pendant une période relativement courte, apparaissent les fleurs. Leurs grands pétales, toujours un peu recourbés vers l'intérieur, ont une coloration rosée qui s'éclaircit par la suite. Son fruit très parfumé, le Coing, est charnu, en forme de poire jaune légèrement duveteuse, qui est à maturité en automne.

Déjà cultivé en Babylonie, 4000 ans avant notre ère, « l'arbre Crétois » ou la « poire de Cydon », du nom de la ville de Kydonia en Crète où l'arbre abondait, était un fruit apprécié

Coing

des Grecs. « Ils l'évidaient et l'emplissaient de miel ou le faisaient cuire, enrobée de pâte ».

Des pépins, les Romains savaient extraire une huile essentielle qu'ils utilisaient en parfumerie et pour le bien-être de leurs convives. Lors des célèbres « orgies », les hôtes mettaient à la disposition des convives de l'essence de coing contre la léthargie et les troubles dyspepsiques.

Depuis Hippocrate, le coing est considéré comme un des fruits les plus sains et des plus utiles. Peu chargé en glucides (6 à 7g /100 g), en protéines (0,3 à 0,4g/100g) et en lipides, le coing à un apport énergétique très modéré : 28 kcalories soit 117 kJoules aux 100 g. Très parfumée, la chair du coing a une saveur acidulée, liée à la présence d'acide malique (0,9 g /100 g. Son âcreté et son astringence sont dues à sa richesse en tanins (70 mg /100 g). Les fibres (6 g /100 g) sont représentés à plus de 75 % par des fibres insolubles (cellulose, lignine) et des fibres solubles notamment des pectines (0,6 à 0,7 g /100 g). Des minéraux (potassium, phosphore, calcium...), des vitamines C (15 mg/100g), B1 (0,02 mg/ 100g), B3 (0,2 mg / 100g) et vitamine B6 (0,04 mg / 100g) complètes la composition.
Coing

Même mûr, le coing reste très dur et acidulé ; ce n'est qu'après une très longue cuisson qu'ils deviennent excellents pour la fabrication de confitures, gelées ou pâtes de fruits. Cuit à la vapeur, le coing conserve un maximum de minéraux. La cuisson à l'eau entraîne une dissolution des minéraux dans le jus de cuisson.

De saveur âpre, le coing, riche en tanins et en pectines, est traditionnellement réputé pour ses propriétés anti-diarrhéiques. Il possède une action régulatrice et protectrice sur les intestins et favorise le métabolisme des graisses et des sucres. Astringent puissant, le suc de fruit est aussi employé dans le traitement des affections buccales et en cosmétologie. Jusqu'au XVIIe siècle, le coing est considéré comme un antidote des poisons.

Coing
Les graines, riche en mucilages, ont des propriétés émollientes. Très adoucissantes, elles sont employées, en externe, contre les irritations, les gerçures, les brûlures, les eczémas et les hémorroïdes. Autrefois, dans les campagnes, on utilisait les graines de coing mises à macérer dans du vin blanc et pilées au mortier pour faire une pâte qui appliquée sur la verge, favorisait l'élimination des urines.

 

     Alain Tessier

Ethnobotaniste

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