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PHYTOVOX

L a - v o i e - d e s - p l a n t e s

La Vigne, le Raisin et l'Homme


LA VIGNE, LE RAISIN ET L'HOMME

 


Le raisin de champagne

La vigne a précédé l'homme.

Il y a plus de 60 millions d'an­nées, la vigne poussait en Europe Occidentale, comme le prouvent les feuilles de vigne fossili­sées retrouvées dans la région de Sézanne, en Champagne ; la vigne avait précédé l'homme.

 Les périodes glaciaires entraî­nent une disparition de cette liane sauvage qu'était alors la vigne. Lors des glaciations, le seul refuge prouvé de la vigne à vin est situé sur les côtes Est de la Mer Noire, dans l'actuelle Géorgie et datent d'il y a plus de 7000 ans. Ce lieu était en effet éloigné des eaux froides de l'Atlantique et protégé des vents glacés de Sibérie par le Caucase. Des cher­cheurs soviétiques ont retrouvé une soixan­taine de variétés de «Vitis vinifera», vi­gne sauvage que l'homme pouvait culti­ver pour faire du vin.

Des bas-reliefs représentant des scènes de pressurage et de vendange, datant de 2500 av. J.-C, ont été découverts en Egypte. C'est la première représentation des procédés de vinification. En Arménie et en Colchide, ce sont des vases à vin qui ont été mis à jour par des archéologues. La viticul­ture existait déjà près de 5000 ans avant notre ère. 

Producteurs, les Grecs et les Phéniciens implantèrent la vigne dans tout le bassin méditerranéen, au cours de leurs nombreux voyages, entre 1500 et 500 av. J.-C.

En Italie, les Romains en développèrent la culture et avec elle l'industrie du vin. Ce n'est qu'aux environs de 600 av. J.-C. que les Phocéens, en créant Massilia (Marseille), implantent la vigne en Gaule celtique. L'avancée romaine en 125 av. J.-C., le long du couloir rhodanien et à l'ouest vers le Languedoc, diffusa la culture de la vigne et permit à l'industrie du vin de se développer. Narbonne et Port-vendres devinrent alors des centres commerciaux importants.

Les Romains délayaient les graines de Sénevé broyées dans du jus de raisin non fermenté, ce qui donnait une sauce bien relevée, le <I>mustum ardens</I> signifiant " jus de raisin non encore fermenté " à l'origine du mot moût  et moutarde en français.

A l'état sauvage, la vigne est une plante ligneuse qui peut développer des tiges lianiformes pouvant atteindre quelque 35 mètres. Avec la taille que lui ont fait subir des générations de viticulteurs, la plante est, aujourd'hui réduite à un arbuste. Elle aime les terrains rocailleux, sableux, mais bien drainés.

Le tronc ou " cep " est recouvert d'une écorce se détachant en lambeaux. Les  tiges ou " sarments " sont cylindriques avec des nœuds portant chacun une feuille opposée à une vrille ou à une inflorescence.

Les feuilles, munies de longs pétioles, sont profondément lobées et dentées. En mai apparaissent  des fleurs de petites tailles et de couleurs jaune vert, disposées en grappe qui, fécondées donneront des baies : le raisin.

LE RAISIN

Depuis les temps les plus anciens, le raisin a été utilisé pour ses propriétés médicinales. Le raisin est adoucissant, émollient, réfrigérant, laxatif, stomachique, diurétique, hémostatique, expectorant et tonique. En médecine populaire, il est employé dans les affections digestives et intestinales, les maladies rénales et hépatiques, dans les enrouements ainsi que dans les affections cutanés et les irritations oculaires.

 En médecine Ayurvédique, le raisin noir est considéré comme aphrodisiaque, diurétique, laxatif et réfrigérant. Il est employé contre l'asthme, les affections hépatiques et biliaires, les maladies cardiovasculaires ainsi que dans le traitement des fièvres.

 Au Moyen-Orient et notamment au Liban, la population utilise le raisin en "cure" contre les fièvres, les états nerveux, les affections hépatiques et la tuberculose. En Chine, le raisin est considéré comme tonique, diurétique et antilithique.

 Le raisin est riche en composés phénoliques, ils sont antioxydant et exercent une activité antiélastasique. Les procyanidines, en plus grandes quantités dans les pépins, sont aussi antioxydants et exerce une action veinotonique. C'est composants exercent, également une activité inhibitrice sur certaines enzymes intervenant dans les désordres circulatoires. C'est pourquoi, ils sont utilisés dans les affections circulatoires (troubles de la résistance et de la perméabilité des vaisseaux capillaires périphériques et oculaires) ainsi que dans les insuffisances veino-lymphatiques.

 Si l'usage de la vigne par ses baies, le raisin, remonte à l'aube de l'humanité, celui des feuilles est beaucoup plus récent.

 

LA VIGNE ROUGE

La feuille de vigne rouge, employée en thérapeutique, n'est pas issue de toutes les variétés de vignes. Ce sont les feuilles de Vitis vinifera, de la variété dite " Teinturier"  qui fournit une matière première riche en composés phénoliques : pigments anthocyaniques, flavonoïdes, tanins et acides phénols ; ces substances sont plus abondantes dans les feuilles vertes que dans les feuilles teintées. Par contre, la teneur en anthocyanes est plus importante dans les feuilles teintées.

Outre les anthocyanes, responsables de la couleur rouge foncé des végétaux, ces feuilles contiennent des sels minéraux, des sucres, des lipides, des acides aminés, de la vitamine C et des composés phénoliques, à qui elle doit une grande partie de ses activités.

Ces divers composés phénoliques ou polyphénols jouent un rôle particulier mais complémentaire dans l'activité thérapeutique de la plante. Les tanins ont une action astringente et certains d'entre eux, inhibent une enzyme : l'élastase, qui intervient dans la dégradation des tissus conjonctifs et des fibres élastiques. En diminuant l'activité de cette enzyme, ils empêchent la détérioration anormale de la paroi vasculaire, rencontré dans certaines maladies. D'autres substances s'opposent à l'accroissement de la perméabilité de la tunique interne des artères.

Certains anthocyanes inhibent une autre enzyme : l'angiotensine qui a une action vasoconstrictrice souvent gênante dans certains troubles vasculaires comme les varices ou même les lourdeurs de jambes, qui demande plutôt une action vasodilatatrice.

Les différents flavonoïdes rencontrés dans <I>Vitis vinifera</I> ont des activités anti-inflammatoires, antispasmodiques, vasodilatatrices et même antioxydantes, complétant l'action antibactérienne des acides phénols.

Par ses multiples activités sur la sphère circulatoire, la vigne rouge est une  plante qui  peut être facilement employée dans les cas de varices, d'hémorroïdes, de séquelles de phlébite, de couperose ou de fragilité capillaire cutanée

Comme beaucoup d'autres plantes, la vigne rouge agit grâce à la synergie de ses principes actifs. Elle peut être employée dans bons nombres de troubles circulatoires et même chez un sujet hypertendu.

Pour l'utilisation médicinale, les feuilles devront être récoltées à la période favorable où sa teneur en composants actifs est plus importante.

 

Alain Tessier

Ethnobotaniste

 

Formes d'emploi et posologie

 

Infusé :                                         20 g pour 1 litre  250 ml 2 fois/ jour

Extrait sec aqueux :                   1 à 2 g par jour

Poudre :                                       1,5 à 3 g par jour

Extrait fluide :                              2 à 5 g par jour

Macération alcoolique :            50 à 150 gouttes par jour

 

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